Nicolas Machiavel - Le Prince

Introduction

Machiavel a bien pour but de former des dirigeants, d'éclairer leur pratique en s'appuyant sur l'Histoire et de leur éviter des déconvenues. Mais il n'est pas un ennemi du peuple, il n'est pas le chantre de la servitude volontaire ou extorquée. Machiavel est avant tout un auteur pragmatique, qui constate que l'instabilité de l'État ne profite à personne et qu'avant tout elle est nuisible au peuple...

Écouter

Combien il y a de sortes de principautés...
Des principautés héréditaires
Des principautés mixtes
Pourquoi les États de Darius...
Comment on doit gouverner les États...
Des principautés nouvelles acquises par les armes...
Des principautés... qu'on acquiert par les armes d'autrui...
De ceux qui sont devenus princes par des scélératesses
De la principauté civile
Comment... on doit mesurer ses forces
Des principautés ecclésiastiques
Combien il y a de sortes de milices...
Des troupes auxiliaires, mixtes et propres
Des fonctions qui appartiennent au prince...
Des choses pour lesquelles... sont loués ou blâmés
De la libéralité et de l'avarice
De la cruauté et de la clémence...
Comment les princes doivent tenir leur parole
Qu'il faut éviter d'être méprisé et haï
Si les forteresses... leur sont utiles ou nuisibles
Comment... acquérir de la réputation
Des secrétaires des princes
Comment on doit fuir les flatteurs
Pourquoi les princes d'Italie ont perdu leurs États
Combien... la fortune a de pouvoir...
Exhortation à délivrer l'Italie des barbares

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« Le Prince » de Machiavel est tristement célèbre. C'est par lui que le terme machiavélisme à vu le jour. Il évoque en nous les eaux troubles des intrigues politiques : l'absence de scrupule, l'éradication des valeurs morales... Et tout cela pour quoi ? Accaparer le pouvoir ; du haut d'un piédestal, tirer les ficelles pour mener la vile populace sans remous. User de ruses, de perfidies et de mauvaise foi afin de manipuler les êtres qui vivent sous les lois. Sans compter qu'être machiavélique consiste toujours a déguiser ses mauvaises actions sous des dehors d'honnêteté et d'intégrité.

Mais alors, cette bible du machiavélisme qu'est « Le Prince », ce précis de manipulation à l'usage des malhonnêtes gens, ne devrait-il pas faire l'objet d'un autodafé ? N'est-il pas dangereux de laisser à disposition, de diffuser une parole à ce point venimeuse ? Certes non et ce pour deux raisons.

La première repose sur le fait que même si nous pouvions effectivement accabler ainsi « Le Prince », cet ouvrage resterait précieux pour comprendre, pour déconstruire les actions de nos dirigeants. Il devrait même faire l'objet d'une étude précise par tous ceux qui refusent la manipulation. Il serait un ouvrage de résistance puisque lorsque nous percevons les ficelles derrière l'acte perfide, les masques tombent.

La seconde raison, et non la moindre, est que l'idée commune que l'on se fait du « Prince » n'est pas tout à fait exacte. Machiavel a bien pour but de former des dirigeants, d'éclairer leur pratique en s'appuyant sur l'Histoire, de leur éviter des déconvenues. Mais il n'est pas un ennemi du peuple, il n'est pas le chantre de la servitude volontaire ou extorquée. Machiavel est avant tout un auteur pragmatique, qui constate que l'instabilité de l'État ne profite à personne et qu'avant tout elle est nuisible au peuple. Les gens du peuple souhaitent inventer, construire, partager, se divertir aussi ; en un mot vivre. Et cela demande un État fort, capable de les protéger de la menace étrangère et des factions internes au pays.

Si Machiavel est le premier à affirmer que rôle du dirigeant est de penser d'abord à l'État avant de penser à lui-même, il reconnaît que les dirigeants sont des hommes ; il convient donc de pactiser avec les passions humaines. Ainsi, il démêle les passions nuisibles ou non à l'État. Sans doute nous trouvons des pages qui nous glacent le sang, lorsqu'il conseille notamment d'exterminer tous les descendants du gouvernant lorsqu'on s'empare de son État. Mais une fois encore Machiavel n'a en vue que la stabilité de l'État en non le bien-être de l'usurpateur.

Alors, pour comprendre la difficulté de diriger une Nation, pour découvrir les pièges et les cas de conscience auxquels nos élites politiques sont confrontées, plongez vous dans la lecture du « Prince » de Machiavel.

Bonne balade en philosophie !